CULTURE - LITTÉRATURE - ARTS - MÉDIAS - SOCIÉTÉ

C'est travailler et enrichir ses compétences littéraires, scientifiques, technologiques, linguistiques et civiques pour les mettre au service de projets concrets réalisés en dehors et au sein de la classe

- Découvrir la vie culturelle et artistique de notre ville; visiter et promouvoir le patrimoine local; concevoir et réaliser un objet technique -

Ces projets se réalisent grâce à la mise en place de partenariats avec

le Musée de Tessé, le Musée Vert, le Carré Plantagenet de la ville du Mans / Collège au cinéma /
les salles de spectacles de la ville du Mans / les ateliers du collège Maroc-Huchepie / des entreprises de la Sarthe / le Planning familial 72

Les projets CLARS se diffusent au-delà de la classe par le biais du blog et d'émissions de radio

23 mai 2012

La fête interculturelle des quartiers Sud 2012


Interview, par les élèves du dispositif, de M. Lebreton le jeudi 10/05/12 entre 14h et 16h au Centre social Sud.
Le flyer de la fête 2012
Jimmy :
- On vient vous interroger au sujet de la fête interculturelle pour LMTV. Nous sommes des élèves de collège, inscrits dans le DRI.
- M.Lebreton, vous êtes l'organisateur de la F.I. Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est la F.I.?

Nous sommes trois salariés à organiser la fête interculturelle,
La F.I c'est la récompense annuelle pour tout un quartier et l'occasion de présenter les différentes cultures des quartiers Sud.
C'est aussi l'occasion de tous se réunir.
Cet événement festif est pour tout le public mais c'est aussi un lien social entre les habitants.
Le but est de s'amuser! En créant quelque chose ensemble,  on diminue les éventuelles tensions entre habitants et on améliore l'image des quartiers Sud.

Jason :
- Depuis quand existe-t-elle?
- Qui l’a créée ?
- Comment est venue l'idée de cette fête?

La fête interculturelle existe depuis 26 ans.
Trois salariés travaillent à son organisation tout au long de l’année avec beaucoup de bénévoles.

Medhi :
- Quand aura-t-elle lieu cette année?
- Où se déroule la fête?
- Pourquoi avoir choisi ce lieu?

Cette fête aura  lieu le 2 juin de midi à minuit.
Elle se déroulera sur la plaine des Ronceray.
Il faut de la place et la plaine des Ronceray est grande.
C’est une fête de plein air qui a besoin d’espace pour accueillir les habitants du quartier... et les autres!

Florian :
- Quels genres de stands sont proposés?
- Si on souhaite tenir un stand que doit-on faire?
- Qui les tient?

Les stands proposent toutes sortes de choses : les activités des écoles du quartier, les actions des associations, de la nourriture à déguster, des informations diverses…
Ces stands sont tenus par les responsables concernés. 
Pour avoir votre propre stand, il faut participer à plusieurs réunions de préparation au cours de l’année, s’investir dans la vie du quartier et proposer des idées originales.
 Camille :
- Quelles animations sont proposées?
- Qui finance ces animations?

Des animations sont mises en place pendant l'après-midi comme Sound Dynamic, le tempo élastique, le manège pour les enfants, le village associatif.
L’après-midi est souvent ponctuée par la visite des élus.
La plupart des stands sont gratuits.
Les animations sont financées par des actions d'auto finance (ventes de viennoiseries, organisation de jeux...)
Les autres financements proviennent du sponsoring et du mécénat.
Extrait du magazine Le Mans notre ville
Damien :
- Que prévoyez-vous pour le samedi soir?
- Qui seront les artistes invités cette année?
- Comment choisissez-vous les artistes?

Pour le samedi nous avons prévu des concerts et un feu d'artifice à partir de minuit.
Les artistes qui seront invités sont: Jr Yellam, Saori Jo, Zoufris Maracas.
Ce sont des groupes locaux: reggay, pop folk, chanson française sont les trois styles retenus pour cette année.
Les groupes sont choisis lors d'un tremplin musical et sélectionnés par des votes.  
Les groupes locaux  correspondent à  notre budget.    

Thibauld :
- Comment les contactez-vous?
-Viennent-ils gratuitement ou sont-ils payés?
- Jusqu'à quelle heure durent les concerts?  

Nous faisons des recherches dans les contacts de Facebook pour avoir des numéros et après nous appelons les agents des chanteurs pour voir si c'est dans le budget.
Les artistes sont payés mais nous faisons en sorte que ce ne soit pas  trop cher pour le budget.
De midi à 20h: les animations et les stands de nourriture et de 20h à minuit, le concert et le feu d’artifice. 

4 mai 2012

Les Pauvres gens (fin)


Dessin de V. Hugo
IX

Quand elle fut rentrée au logis, la falaise
Blanchissait; près du lit elle prit une chaise
Et s'assit toute pâle ; on eût dit qu'elle avait
Un remords, et son front tomba sur le chevet,
Et, par instants, à mots entrecoupés, sa bouche
Parlait pendant qu'au loin grondait la mer farouche.

"Mon pauvre homme ! ah ! mon Dieu ! que va-t-il dire ? Il a
Déjà tant de souci ! Qu'est-ce que j'ai fait là ?
Cinq enfants sur les bras ! ce père qui travaille !
Il n'avait pas assez de peine ; il faut que j'aille
Lui donner celle-là de plus. - C'est lui ? - Non. Rien.
- J'ai mal fait. - S'il me bat, je dirai : Tu fais bien.
- Est-ce lui ? - Non. - Tant mieux. - La porte bouge comme
Si l'on entrait. - Mais non. - Voilà-t-il pas, pauvre homme,
Que j'ai peur de le voir rentrer, moi, maintenant !"
Puis elle demeura pensive et frissonnant,
S'enfonçant par degrés dans son angoisse intime,
Perdue en son souci comme dans un abîme,
N'entendant même plus les bruits extérieurs,
Les cormorans qui vont comme de noirs crieurs,
Et l'onde et la marée et le vent en colère.

La porte tout à coup s'ouvrit, bruyante et claire,
Et fit dans la cabane entrer un rayon blanc ;
Et le pêcheur, traînant son filet ruisselant,
Joyeux, parut au seuil, et dit : C'est la marine !

X

"C'est toi !" cria Jeannie, et, contre sa poitrine,
Elle prit son mari comme on prend un amant,
Et lui baisa sa veste avec emportement
Tandis que le marin disait : "Me voici, femme !"
Et montrait sur son front qu'éclairait l'âtre en flamme
Son coeur bon et content que Jeannie éclairait,
"Je suis volé, dit-il ; la mer c'est la forêt.
- Quel temps a-t-il fait ? - Dur. - Et la pêche ? - Mauvaise.
Mais, vois-tu, je t'embrasse, et me voilà bien aise.
Je n'ai rien pris du tout. J'ai troué mon filet.
Le diable était caché dans le vent qui soufflait.
Quelle nuit ! Un moment, dans tout ce tintamarre,
J'ai cru que le bateau se couchait, et l'amarre
A cassé. Qu'as-tu fait, toi, pendant ce temps-là ?"
Jeannie eut un frisson dans l'ombre et se troubla.
"Moi ? dit-elle. Ah ! mon Dieu ! rien, comme à l'ordinaire,
J'ai cousu. J'écoutais la mer comme un tonnerre,
J'avais peur. - Oui, l'hiver est dur, mais c'est égal."
Alors, tremblante ainsi que ceux qui font le mal,
Elle dit : "A propos, notre voisine est morte.
C'est hier qu'elle a dû mourir, enfin, n'importe,
Dans la soirée, après que vous fûtes partis.
Elle laisse ses deux enfants, qui sont petits.
L'un s'appelle Guillaume et l'autre Madeleine ;
L'un qui ne marche pas, l'autre qui parle à peine.
La pauvre bonne femme était dans le besoin."

L'homme prit un air grave, et, jetant dans un coin
Son bonnet de forçat mouillé par la tempête :
"Diable ! diable ! dit-il, en se grattant la tête,
Nous avions cinq enfants, cela va faire sept.
Déjà, dans la saison mauvaise, on se passait
De souper quelquefois. Comment allons-nous faire ?
Bah ! tant pis ! ce n'est pas ma faute, C'est l'affaire
Du bon Dieu. Ce sont là des accidents profonds.
Pourquoi donc a-t-il pris leur mère à ces chiffons ?
C'est gros comme le poing. Ces choses-là sont rudes.
Il faut pour les comprendre avoir fait ses études.
Si petits ! on ne peut leur dire : Travaillez.
Femme, va les chercher. S'ils se sont réveillés,
Ils doivent avoir peur tout seuls avec la morte.
C'est la mère, vois-tu, qui frappe à notre porte ;
Ouvrons aux deux enfants. Nous les mêlerons tous,
Cela nous grimpera le soir sur les genoux.
Ils vivront, ils seront frère et soeur des cinq autres.
Quand il verra qu'il faut nourrir avec les nôtres
Cette petite fille et ce petit garçon,
Le bon Dieu nous fera prendre plus de poisson.
Moi, je boirai de l'eau, je ferai double tâche,
C'est dit. Va les chercher. Mais qu'as-tu ? Ça te fâche ?
D'ordinaire, tu cours plus vite que cela.

- Tiens, dit-elle en ouvrant les rideaux, les voilà!"

Victor HUGO, La Légende des siècles (1855-1876) 

Portrait par L. Bonnat (1879)

La chute poétique

Voici les fins inventées par les élèves, avant de lire celle écrite par V. Hugo...


"Quand elle fut rentrée au logis, elle prit une chaise puis s'assit. 
Ses enfants se réveillent, viennent la voir et lui demandent où est leur papa. Jeannie répond qu'il est parti pêché très tôt ce matin.
La mer devenait méchante, Jeannie se disait: "j'espère qu'il ne va pas se faire emporter."
Les enfants commençaient à s'inquiéter, ils se demandaient s'il n'allait pas mourir à cause de la mer.
Le pécheur rentra enfin chez lui, les enfants et Jeannie furent soulagés: ils avaient eu une peur incroyable.
Le pécheur dit:"- j'ai votre petit déjeuner!" Alors tout le monde courut vers lui.
Jeannie eut une conversation avec son mari à propos de la voisine . Elle lui dit: "nous pourrions adopter ses deux enfants... S'il te plaît..." 
"- Oui je veux bien Jeannie, nous pouvons les adopter mais il faut que je trouve un nouveau  travail qui paye mieux pour tous les nourrir.""
 Jason, 5ème.

 "Quand elle fut rentrée au logis, elle déposa les enfants de sa voisine sur son lit. Ils se réveillèrent et son mari rentra.
Ils décidèrent ensemble d'élever en plus de leurs enfants les enfants de la voisine morte.
Le lendemain, son mari repartit au travail, sa barque se prit une grande vague et se retourna mais il n'eut rien. Il était au milieu de la mer, un bateau vint le secourir, et il rentra chez lui.
Comme il n'avait plus de barque, il n'avait plus ni  travail ni argent pour nourrir ses sept enfants. Il décida de changer.
Il devint paysan. Chaque année, il gardait un peu de sa récolte pour nourrir sa famille et vendait le reste pour gagner de l'argent.
Deux ans plus tard ils avaient toujours leurs sept enfant, ils étaient un peu plus riches qu'avant alors ils acquirent une nouvelle maison."
Damien, 5ème
  
"Quand elle fut rentrée au logis, elle posa les deux enfants près de la cheminée pensant qu'ils avaient froid.
La mère attendit son mari. Quand le père rentra dans la cabane, il se demanda ce qui se passait. Il apprit qu'il avait chez lui les enfants de la voisine.
Il les nourrit avec regrets car il avait pris juste assez de poissons pour sa famille et lui. Cependant, il était énervé et content à la fois. La réaction de sa femme lui plaisait et il lui dit qu'elle avait bien fait de ramener les enfants de la voisine.
Il repartit en mer pour aller chercher du poisson.
Miracle !
Il pécha, pécha jusqu'à en devenir riche! Plein de poissons étaient dans sa barque mais il ne savait pas qu'une tempête arrivait: des vagues de plus de quinze mètres le submergèrent. Il tenta de passer au-dessus mais la barque était trop lourde, elle se retourna. Il se noya et mourut."
Jimmy, 4ème 

 "Quand elle fut rentrée au logis elle reçut une lettre qui lui apprit la mort de son oncle et lui expliqua son décès. Il semblerait que son oncle avait signé un contrat dans lequel il était inscrit que sa fortune et ses noblesses lui étaient léguées. Joyeuse et heureuse elle attendit avec impatience le retour de son mari, parti en mer, pour lui annoncer la nouvelle et lui faire lire la lettre reçue. Une fois arrivés du coté des cabanes, elle lui annonça aussi qu'elle allait chercher les deux petits pour les adopter."
Camille, 4ème

"Quand elle fut rentée au logis, elle regarda si ses enfants étaient encore en vie. Tout à coup le mari rentra en sanglots, effrayé par le cadavre de la voisine. Il trouva sa femme en pleurs, elle lui raconta toute l'histoire. Ils se mirent d'accord pour garder les enfants et pour aller enterrer leur mère. Ils décidèrent de ne parler de cette histoire à personne. Ils changèrent les prénoms des enfants et partirent vivre une autre vie."
Mehdi et Florian, 5è 


"Quand elle fut rentrer au logis, elle envoya un message à la police et prit le berceau où  dormaient les enfants. Après, elle attela quatre chevaux et mit tous les enfants sur les chevaux, partit en ville amener les enfants à la police pour qu'ils soient en sécurité. La mère prit un cheval et emmena la femme morte à l'hôpital et retourna chercher son mari."     
Thibauld, 5ème